Espoirs puis triste retour sur terre au Stade Rennais

Julien Stéphan retour Stade Rennais

Trois matchs. 270 minutes. Assez pour dresser un premier petit bilan du retour de Julien Stéphan sur le banc du Stade Rennais. Au total sur ces trois rencontres, deux victoires et une défaite. De belles choses. D’autres, beaucoup moins. Avec une impression qui subsiste malgré ce changement de coach : le SRFC est une équipe malade, peinant à retrouver ce qui a fait sa réussite sur les deux dernières saisons.

Le retour de Stéphan, épisode 1. Une première encourageante face à Reims

Le 26 novembre 2023 marquait donc le retour officiel de Julien Stéphan au Roazhon Park sous les couleurs rennaises, plus de deux ans et demi après avoir quitté le banc rouge et noir, le 1ᵉʳ mars 2021, à la suite d’une série de mauvais de résultats. Pour ses retrouvailles avec son club de toujours, Stéphan voyait se dresser face à lui une solide équipe rémoise, habituelle bête noire des bretilliens. Rien d’évident donc. Pourtant, le nouveau coach annonçait la couleur, quelques jours plus tôt : l’important, c’est la victoire, et rien d’autre.

Stéphan s’est donné les moyens de provoquer ce changement de dynamique ardemment désiré par tous les supporters du club. En arrivant, il prend deux décisions importantes. La première : confier le brassard de capitaine à Steve Mandanda en lieu et place de Benjamin Bourigeaud. La deuxième : faire évoluer son équipe dans un nouveau schéma, le 3-4-3. Bien loin des plus « classiques » 4-4-2 et 4-3-3 de Génésio. Une défense à trois, composée de Theate, Belocian et Wooh. Un milieu Matic/Le Fée. Le désormais ex-capitaine Bourigeaud replacé en piston droit. Kalimuendo associé à Gouiri et Terrier devant. La composition avait de quoi exciter.

La rencontre face au Stade de Reims fut particulièrement intéressante et riche d’informations. Elle s’est conclue par une victoire 3-1 des Rouge et Noir, dans un style pas forcément habituel. Rennes a laissé le ballon à son adversaire (seulement 37 % de possession), après avoir rapidement ouvert le score. En fin d’une première mi-temps relativement contrôlée, la défense retombait dans ses travers en laissant Diakité étrangement seul dans la surface. Ce dont on n’était pas habitué à voir cette saison, c’est la capacité de réaction des joueurs. Dès la reprise, le SRFC reprenait l’avantage pour ne plus le lâcher et obtenir cette victoire importante. Cruciale même, pour « relancer » le club en championnat.

Un succès teinté d’une efficacité plus ou moins retrouvée (10 tirs dont cinq cadrés pour trois buts) et une défense, mis à part sur le but, en regain de forme, Steve Mandanda n’ayant eu que peu à faire. De quoi mettre en confiance toute l’équipe avant un déplacement piégeux en Hongrie.

Le retour de Stéphan, épisode 2. Une victoire pleine de maîtrise face au Maccabi

Quatre jours plus tard, rendez-vous donc en Hongrie pour un match a priori largement dans les cordes du Stade Rennais face au Maccabi Haïfa. Sauf que Rennes à l’extérieur, en coupe d’Europe, ça n’a jamais été une histoire d’amour. Sous un froid de canard qui aurait pu geler les moteurs, la jauge de sérénité avant d’entamer la partie n’était pas à son maximum.

Cette inquiétude sera vite dissipée. Face à une équipe d’une grande faiblesse, le Stade Rennais ne sera jamais inquiété et s’imposera facilement 3-0. Pour ce match, Stéphan avait reconduit son 3-4-3 en changeant tout de même quelques éléments (Yildirim, Assignon et Omari ayant intégré le onze). Pendant cette partie, on aura vu de belles choses. Des combinaisons intéressantes devant, une défense sereine, un très bon Enzo Le Fée et même un Martin Terrier buteur, presque un an après son dernier but.

Une performance satisfaisante qu’il fallait tout de même relativiser à cause de la faiblesse de l’opposition proposée. Il n’empêche que c’était une deuxième victoire d’affilée (ce n’était jamais arrivé cette saison) qui permettait au Stade Rennais de poursuivre son parcours presque parfait en Europe et d’assurer sa qualification, a minima, pour les barrages. Les têtes allaient alors vite se tourner vers le match de dimanche dernier face à une équipe de l’Olympique de Marseille, elle aussi, en difficulté. Une affiche qui avait tout du premier test pour Stéphan et ses hommes.

Le retour de Stéphan, épisode 3. Une défaite qui en rappelle tant d’autres

Dimanche soir. 20h45. Une affiche de prime time. Tous les suiveurs du championnat de France avaient les yeux rivés sur le Vélodrome. Ne serait-ce pas le moment idéal pour le Stade Rennais de réaliser une performance modèle qui permettrait d’enchaîner une troisième victoire consécutive ? Les espoirs sont permis avant le coup d’envoi. Stéphan change légèrement son dispositif. Le 3-4-3 laisse place à un 3-4-2-1 dans lequel Enzo Le Fée monte d’un cran au soutien de l’attaquant. Juste derrière, Baptiste Santamaria intègre le onze pour densifier un milieu de terrain qui s’attend à batailler sec pendant 90 minutes.

Comme souvent cette année, Rennes sera plombé par une erreur défensive. À la huitième minute, Christopher Wooh emporte tout sur son passage et permet à Aubameyang de transformer un pénalty qui donne l’avantage à l’OM. Sur le reste de la première mi-temps, on voit de belles choses. Dans la construction notamment. Parce que dans la finition, que ce soit dans la dernière passe ou dans la frappe, c’est compliqué… Mais encourageant, tout de même !

Le début de deuxième mi-temps est de moins bonne facture, avec des Rennais toujours aussi imprécis lorsqu’ils arrivent dans le dernier tiers. Le match bascule complètement quand Wooh réalise un tacle non maitrisé à 80 mètres de son but et est exclu (le quatrième carton rouge sur les six derniers matchs). Ounahi double la mise dans la foulée et les Rouge et Noir courront derrière le score tout le match, sans pouvoir revenir. Défaite 2-0 au goût amer. Une nouvelle fois, une erreur défensive vient plomber la rencontre. Un match qui n’avait pas été parfait, loin de là, mais duquel Rennes aurait pu repartir avec un point. Avec cette nouvelle défaite à l’extérieur, le club pointe à la douzième place du classement avec 15 points, soit seulement trois de plus que le seizième…

Le bilan de Stéphan sur ses trois premiers matchs pour son retour, c’est donc deux victoires, une défaite, mais surtout des doutes qui persistent…

Malgré les changements de système et les replacements de certains joueurs, rien ne semble y faire. Les prochains matchs seront compliqués avec Monaco puis Villareal, tous les deux à la maison, puis des déplacements à Toulouse et à Clermont (qui devient presque un concurrent pour le maintien…). Sur ces quatre matchs, que faut-il espérer du Stade Rennais ? Limiter la casse avant la trêve et le mercato où l’on prie pour qu’un recrutement soit fait derrière ? S’imposer coûte que coûte avant que le retard en championnat ne devienne irrattrapable ? Gagner avec la manière pour mettre tout le monde d’accord ? Difficile d’affirmer de quoi l’avenir breton sera fait. Une chose est sûre : Julien Stéphan sera fortement scruté dans les prochaines semaines. On n’ose imaginer les maux de tête qui traversent le cerveau du coach rennais. Espérons pour nous qu’il trouve la solution, et le plus rapidement possible de préférence.

Jocelyn GOURIOU

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