Un scénario catastrophe, une fin fédératrice

Retour, à tête reposée, sur une soirée tragique où loin de s’imaginer un tel scénario, les supporters se sont un temps révoltés, un temps enflammés. En somme, une soirée dont on se souviendra comme « la plus belle » des défaites…

Le déroulé du match:

Après un début de rencontre plein d’envie, il a rapidement viré au calvaire quand à la 5e minute de jeu, E.Mendy fut l’auteur d’une sortie hasardeuse à la suite d’une erreur de relance de Morel, non-couvert par Gnagnon derrière.
S’en suit l’entrée en jeu de Pépé Bonet un temps pressenti pour être titulaire, devenant par ailleurs le plus jeune gardien de l’histoire des coupes d’Europe (16 ans et 8 mois, faut-il le rappeler…).
A peine le temps de prendre place dans les buts, ce dernier subit l’ouverture du score roumaine d’un coup-franc direct. De quoi annuler tous plans de jeu, d’autant que Del Castillo, contraint de laisser sa place, s’annonçait comme une des pièces maîtresses de ce match.

Un temps proche de doubler la mise par l’intermédiaire de Djokovic, Les roumains vont concéder un pénalty après une faute sur Hunou. La 27e minute sonne donc comme un tournant du match et la possibilité de revenir au score est manquée par Niang.

Rebelote en début de seconde mi-temps. A la suite d’une passe mal-maîtrisée, Camavinga est exclu pour avoir annihilé une occasion de but. Réduits à 9, les Rouge et Noir ont fait jeu égal voire été supérieurs à leur adversaire. Contraint de changer ses plans, l’entraîneur rennais osera finir le match avec 3 avant-centres, toujours dans l’incapacité de conclure les actions.

Le constat est clair : sur les 3 affrontements, Cluj semble être l’équipe la plus faible. Incapable de faire le jeu, optant pour les contres, les champions de Roumanie ont néanmoins su faire le dos rond pour empocher 3 points précieux à l’extérieur.

Les Tops :

Tout d’abord, les supporters vaillants du début à la fin, ils auront répondu présents. Les joueurs et le coach n’ont d’ailleurs pas manqué de les remercier…

On attendait un réveil de Raphinha, nous y avons eu droit. Il aura su apporter beaucoup de vivacité et une agressivité non-négligeable qui témoigne de son état d’esprit revanchard. Il aurait pu être récompensé d’une frappe de loin suite à un beau mouvement collectif.
Maouassa, à l’instar de Traoré sur le côté droit, aura multiplié les courses dans son couloir, il est clairement le meilleur rennais depuis 2 rencontres. A contrario, on peut s’interroger sur l’impact des entrants Léa-Siliki et Siébatcheu, trop peu vus à l’œuvre contrairement à ces derniers.

Bourigeaud comme chef d’orchestre! En dépit de quelques maladresses dans les transmissions, on a retrouvé celui qui dicte le tempo d’un match. La prise d’initiatives restant à souligner, son positionnement plein axe souvent remis en cause, lui aura permis hier de se distinguer par des frappes longues distances, en vain.

De plus, les choix forts de Stéphan ont été salués, en décidant de ne pas faire appel à Grenier notamment. Si ses prestations en demi-teintes ont longtemps été pointées du doigt, l’entraîneur breton n’a pas tenu à justifier ses propos autre que par un simple « choix ». De ce fait, les coups de pied arrêtés qui lui ont été longtemps reprochés sont enfin revenus au plus méritant dans ce domaine, Bourigeaud.

… Et flops:

A l’inverse, ça n’a échappé à personne, Niang est dans le dur. Sa prestation n’est pas catastrophique loin de là, or le capitaine rennais aurait pu égaliser sur pénalty et relancer le match. Si le manque de confiance devant le but est criant, il a cependant été auteur de courses intéressantes dans le couloir en première mi-temps, avant de s’effacer en seconde période.
De son côté, Morel également n’a pas été à la hauteur… de Lacina Traoré en face, pour qui le jeu de tête est le cadet de ses soucis. Outre la perte de balle plein axe en début de match qui aura engendré l’expulsion de Mendy, il a longtemps été pris à défaut dans l’engagement. Mis davantage à contribution que son compère, Gnagnon auteur d’une partie solide.

Enfin, note à nos confrères de Ouest-France qui ont jugé bon de créditer le jeune gardien d’une note encourageante, 1/10..! Ne leur est-il pas venu à l’esprit de prendre en compte le contexte et l’environnement dans lequel s’est faite son entrée? Toujours est-il que le mal est fait et qu’il a valu son lot de critiques au réveil..

Tout donner, tous ensemble:

En infériorité numérique, c’est dans l’adversité que l’on a retrouvé un Stade Rennais conquérant. Alors le Roazhon Park ne lui en tira pas rigueur. Même, il aura vibré, la communion avec les supporters eut été grande. Tous conscients que la chance n’était pas du bon côté hier soir, les supporters rennais sont restés après le match pour féliciter la prestation collective. Le Roazhon Celtic Kop aura également scandé le nom de Stéphan à maintes reprises pour afficher son soutien à l’entraîneur fragilisé par les résultats et sa direction. « Mes joueurs ont envoyé un message à tout le monde. Je leur ai dit, quand je les ai réunis sur le terrain, qu’ils pouvaient être très fiers de leur performance. Je ne sais pas si ça c’était déjà produit, ici, de voir 28 000 personnes debout après une défaite. », affirmait Stéphan en conférence de presse.


Avec 1 point sur 9, les Rouge et Noir mettent par conséquent entre parenthèses leur saison européenne qui pourrait s’achever dès le prochain match en cas de non-victoire. A moins de répéter le miracle de l’année dernière..

Le salut passera par là; solidarité et confiance. Nul doute que la même prestation à 11 vs 11 face à Toulouse n’offrira pas le même résultat. A savoir si le nouveau coup pris derrière la tête eut été assez fort pour les sonner définitivement, ou s’il aura été le déclic tant attendu depuis 10 matchs maintenant…

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