Rennes 0 – 1 Nice : Pluie et soleil, le contraste rennais

Auteur d’une belle deuxième mi-temps le Stade Rennais perd de précieux points contre des niçois pragmatiques mais entamés physiquement en fin de partie. Un résultat immérité et frustrant ou une différence de classe entre les deux équipes ?

Il était pourtant totalement absent. Non vraiment il n’y était pas Balotelli lorsqu’en fin de match, à la suite d’un dégagement de Cardinale, il hérite du ballon à droite de la cage de Koubek et trompe celui-ci d’une frappe surpuissante, limpide. C’est peut être cela ce fameux neuf. De ceux qui se font oublier tout un match avant d’en changer le cour et que l’on qualifie de noms parfois agressifs ou saugrenus, tueurs, renards … décisifs surtout. Dans un match équilibré et plaisant où les niçois semblaient en difficulté et un peu fatigués par leur brillante prestation européenne du jeudi soir, c’est donc l’attaquant italien qui remporte la mise. Alors comme tout bon artiste, après son coup d’éclat, il a salué le kop visiteur d’une révérence avant d’adresser une fois sur le banc un geste à la caméra, un pied de nez moqueur. Quel talent !


Rennes aura signé un match correct jusqu’à cette 79 ème minute et aurait même pu/du ouvrir la marque sur une géniale inspiration de Bourigeaud, un retourné acrobatique qui frôle la barre transversale à la 77 ème. Deux minutes plus tard Super Mario éteignait le stade.
Les rennais
auront encore deux grosses occasions pour revenir au score et arracher ce point qui semblait mérité, un beau mouvement collectif qui s’achève par une frappe hors cadre de Bourigeaud à la 87 ème d’abord, puis un rush étincelant de Mubele qui amène un coup franc précis contré par le mur de ce même Bourigeaud dans le temps additionnel.

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De la première mi-temps nous retiendrons ce beau soleil contrastant avec la fine pluie qui s’abat sur le terrain et comme à l’accoutumée, un début de match cohérent des rennais. Bien en place dans leur 4-4-2, ils se procurent la première occasion à la 6 ème minute, belle frappe de Traoré pied gauche, captée par Cardinale. Mais par la suite c’est Nice qui a les plus belles opportunités. Une lourde frappe de Lees Melou sortie par Koubek à la 13 ème, un cafouillage puis un ballon boxé sur Pléa par le portier à la 30 ème, et dans la minute suivante un nouvel arrêt cette fois-ci du bout du pied gauche du prometteur gardien Rouge et Noir. Les rennais tentent une déviation par Sarr à la 38 ème sur un centre de Amalfitano mais le gardien niçois s’interpose.

Entre la 6 ème et la 38 ème Rennes a baissé de niveau, développant du jeu et beaucoup de passes les brétilliens n’ont pas été assez tranchants et combatifs dans les duels. Dante signe un match solide en défense centrale et on décèle la différence de statut entre une équipe européenne et une équipe qui ne sait toujours pas ce qu’elle joue, du moins dans la maîtrise… Durant cette demi-heure en demi-teinte, un changement d’organisation apparaît, une permutation. Amalfitano se trouve très haut sur le terrain côté gauche et Khazri vient souvent se placer derrière lui, au niveau de la ligne médiane. Rennes essaye de trouver des solutions mais l’absence de Mubele se fait sentir et le secteur offensif manque de profondeur et de percussion. Les rouges et noirs redeviennent dangereux en fin de première mi-temps lorsque le tunisien se trouve à nouveau plus haut et plus proche de Sarr.

Cette première mi-temps pose des questions sur l’organisation rennaise et illustre que celle-ci est encore en rodage avec l’arrivée tardive de Khazri. Mais elle interroge aussi sur la composition de départ puisqu’à Marseille, le trio Mubele – Sarr – Khazri aligné d’entrée avait séduit et bien fonctionné. Dans ce match de samedi le système offensif rennais a semblé davantage balbutiant et Amalfitano et Khazri ont eu des difficultés à se positionner. Sur la titularisation d’un Amalfitano en manque de rythme, Christian Gourcuff assume. Bien qu’il ne soit pas à 100 % physiquement, le joueur d’expérience apporte cette maîtrise si précieuse aux yeux du coach. L’entraîneur et le joueur ont un passé et une vision du jeu commune mais le blanc-seing dont semble bénéficier Amalfitano même amoindri commence à interroger et faire grincer des dents les observateurs. Beaucoup ne comprennent pas la mise en retrait sur ce match d’un Mubele décisif depuis le début de saison. D’autant plus que l’entraîneur rennais n’utilise même pas l’argument d’un Mubele dans le rôle d’un impact player, joueur qui entre en seconde mi-temps pour tirer profit de la fatigue prévisible des niçois. Les joueurs rennais ont également trop cherché à faire la différence seuls en s’enferrant dans une belle et expérimentée défense niçoise. Il faudra donc trouver ce précieux équilibre entre maîtrise et folie contrôlée, expérience et audace.

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Sur le match Rennes aura tenté 11 frappes de plus que les niçois mais avec trop peu de précision (quatre tirs cadrés coté rouges et noirs contre trois pour les aiglons). Toutes les autres statistiques étayent l’analyse d’un match équilibré (pour les passes, corners, duels gagnés et les fautes, le score est de parité). Même si Rennes a dominé la seconde mi-temps et que le but niçois intervient à contre-courant, l’entraîneur Lucien Favre refuse de parler de hold-up ou de résultat immérité, il estime avec raison que Nice s’est procuré les actions les plus franches. Mais au sein de cette deuxième mi-temps bien meilleure coté rennais, chaque occasion Niçoise (but refusé pour Pléa à la suite d’un contrôle de la main plus qu’incertain à la 52 ème) est précédée d’une franche occasion rennaise (faute grossière dans la surface sur Amalfitano après une frappe cadrée de celui-ci à la 51 ème). La sortie de Khazri pour Mubele à la 59 ème accentue encore la pression sur des niçois de plus en plus fatigués. Même Jean Michäel Seri est proche du rouge à la suite d’un tacle par derrière sur André c’est dire ! Le but intervient donc contre le cours du jeu mais rennes ne se procurera que deux occasions dans les sept dernières minutes (Bourigeaud et Mubele), insuffisant pour revenir au score.

Les résultats commencent à se ressembler contre Nice qui signe sa septième victoire pour deux nuls en onze rencontres face au Stade Rennais. Si Rennes a été incapable de battre Nice, on pourra se satisfaire d’une opposition au final assez équilibrée et qui laisse des regrets et le sentiment d’avoir encore perdu des points. Comme contre un autre club européen (Lyon) Rennes a fait un match correct, ne mérite certainement pas une défaite mais pas non plus trois points. C’est cet entre-deux qui tend la situation en interne et pèse sur les supporteurs. Un jeu intéressant parfois séduisant mais pour la première fois de la saison une attaque qui reste muette et un manque de tenue et de maturité qui annihile pour le moment toute ambition au classement. Comme le soulignait André dans une interview d’après match même si les rennais montrent de bonnes choses, il y a désormais un besoin urgent de points. Ce difficile mois de septembre se poursuit par un déplacement à St Etienne, dans le chaudron les rennais ont pris l’habitude de n’en ramener qu’un seul.

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