Le Dynano Kyiv, géant entre tensions et convalescence

Dynamo Kyiv logo

Le Stade Rennais se déplace à Cracovie pour affronter le Dynamo Kyiv lors de la 4e journée de la Ligue Europa. Un club légendaire et ténor de son championnat. Or, les “Bilo-Syni” -les bleu et blanc- réalisent un début de saison poussif, source de doutes...

Il semble loin le temps où le Dynamo Kyiv marchait sur la Premier League ukrainienne. Le club occupe la 8e position du championnat (avec un match en moins) et deux défaites (déjà) en cinq rencontres. Les interrogations règnent. Pire encore, le club de la capitale ukrainienne affiche un 0 pointé à l’aube de la 4e journée de la Ligue Europa. Historique. “Le démarrage poussif du Dynamo est une énigme pour tout le monde”, affirme Lucas, titulaire du compte Twitter @FootbalUA_ et suiveur assidu de la Premier League ukrainienne. Dans ce contexte étrange, un climat de défiance règne chez les supporters envers le board kyivien.

Des dirigeants conspués

À commencer par l’inoxydable entraîneur roumain. Vénéré par “l’ennemi”, le Shakhtar Donetsk, pour son passage réussi – une coupe UEFA soulevée en 2009 – la donne demeure différente chez les Bilo-Syni. Selon Lucas, le coach est “haït” par les fans du Dynamo du fait de son passage à Donetsk. L’union sacrée ne semble donc pas régner sur les bords de la Dniepr. Car dans le viseur des fans se trouve Surkis, le magnat ukrainien propriétaire du club. “La chance de ces deux protagonistes, c’est que les matchs soient délocalisés et que les supporters soient au front. Sinon, ils auraient fait entendre leur voix.”  D’ailleurs, le duo fonctionne comme un vrai couple. Le propriétaire choisit Lucescu en 2020 pour prendre les rênes de l’équipe. Une proximité qui permet de donner de la latitude à l’entraineur. “Il est indélogeable », juge Lucas. L’oligarque ukrainien n’est pas non plus en odeur de sainteté aux yeux des supporters. “C’est un magouilleur et sa méthode, même si elle fonctionne, n’est pas bien perçue. Il va chercher un joueur comme Kulach, meilleur buteur du championnat il y a deux ans, et il ne joue pas. D’un point de vue transfert, il a bloqué les ventes de joueurs importants comme Shaparenko ou Tsyhankov, alors que ce dernier va désormais partir libre.” La motivation de ses cadres sur le terrain en pâtit, selon notre interlocuteur.

Mais depuis quelques semaines le club va mieux en championnat.

Le championnat en priorité ?

Car oui, une dynamique se lance en Premier League. Trois victoires consécutives dont la dernière (3-0) avec un beau visage affiché. “Il y a eu du mieux, surtout lors de la première mi-temps” constate Lucas. Mais alors, les hommes de Lucescu peuvent-ils réaliser une remontada, ou dans une moindre mesure accrocher la 3e place dans ce groupe B de Ligue Europa ? Rien n’est moins sûr. Surtout que dans l’esprit du board ukrainien, le championnat prime. “À l’instar de l’Angleterre, la Premier League ukrainienne est sacrée. Je pense même que Surkis préfère voir Donetsk derrière nous plutôt que de gagner la Ligue Europa”. Pour autant, impossible de galvauder le match de jeudi. Exit Boyko, sévèrement touché au genou, la compo devrait être peu ou proue la même que jeudi dernier. Malgré le statut de “bête blessée”, le déplacement à Cracovie s’annonce ardu. Les Ukrainiens ont démontré de belles qualités défensives en résistant plutôt bien aux assauts Rouge et Noir. Et devant, le talent d’un Tsyhankov peut forcer la décision en faveur de son club formateur. Un succès des “Bilo-Siny” permettrait d’y croire encore et de lever encore plus les doutes sur l’équipe.

Mathis EON

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