Ce qu’il faut savoir sur le Panathinaïkos Athènes

Panathinaikos Rennes Europa league

Une belle victoire contre le Maccabi Haïfa au Roazhon Park, une défaite un peu frustrante à Villarreal, le bilan est plutôt mitigé dans l’ensemble pour les Rouge et noir en Ligue Europa. Mais il reste le dernier adversaire du groupe F à affronter en Grèce le 26 octobre prochain : le Panathinaïkos. Et, sur le papier, ce ne sera pas l’équipe la plus facile à aborder. Pour être clair, au même titre que le SRFC et le Sous-marin jaune et, au vu de leurs récentes sorties européennes, les Verts du Pana sont parfaitement bien positionnés pour la qualification au tour suivant. Rapprochons-nous un peu de la bête hellène pour en apprendre davantage.

Panathinaïkos : le club de tous les Athéniens

Panathinaïkos est une institution à Athènes et pas seulement en football. Le club réunit plusieurs disciplines sportives au sein de la capitale grecque dont la plus performante est le basketball avec son palmarès impressionnant : des dizaines de titres nationaux ainsi que de multiples couronnements européens. Mais la section football compte aussi son joli lot de succès, surtout dans les décennies précédentes, et le Pana reste, à ce jour, le seul club grec à avoir atteint une finale de coupe d’Europe, c’était en 1971. Ses heures de gloire remontent aux années 80 et 90 avec de nombreux titres nationaux et des parcours très honorables en coupe d’Europe, comme cette demi-finale de C1 perdue contre Liverpool en 85 ou cet échec dans le dernier carré de la C1 1995-1996 contre l’Ajax.

Après quelques années de disette, il semble que le club soit revenu à des intentions plus conformes à son statut et, surtout, à une politique sportive bien plus ambitieuse, même si les places sont chères, ces derniers temps : entre la voracité de l’ogre du Pirée, l’imprévisibilité d’un AEK déroutant ou l’émergence du PAOK Salonique, difficile d’exister dans la largeur, mais, après son succès de prestige en éliminatoires de la Ligue des Champions contre l’Olympique de Marseille, les Athéniens sont en droit de rêver, enfin, à un honnête parcours sur le vieux Continent. 

Un blason à redorer

Cette saison, en Super League, le leader Olympiakos impose un rythme diabolique qui oblige ses poursuivants à un quasi-sans-faute. À ce petit jeu, le Panathinaïkos s’en sort mieux que ses concurrents puisqu’il s’accroche avec autorité à la deuxième place. Un début de saison très correct avec 5 victoires, 1 nul et seulement 1 défaite, laisse entrevoir un Panathinaïkos qui ne se cache plus et qui prétend clairement à un titre en fin de saison. Hormis une victoire en Coupe de Grèce en 2022, 10 ans qu’un bibelot en laiton n’est pas venu garnir l’armoire à trophées.

Alors, le club s’est donné les moyens, a cassé la tirelire et a affiché quelques prétentions très cosmopolites sur le dernier mercato, jugez plutôt : l’arrivée du talentueux milieu de terrain brésilien Willian Arao en provenance de Fenerbahce, l’Américain Erik Palmer-Brown, le Croate Tin Jedvaj, le Néerlandais Tonny Vilhena, les Serbes Mladenovic et Djuricic… Et tout cela, en s’appuyant sur une base existante solide avec l’expérimenté Brignoli dans les buts, le géant venu du nord Magnusson, le défenseur Juankar, les milieux Gnezda, Mancini et Perez et, enfin, les attaquants Bernard, Ioannidis, Sporar et Palacios. Un effectif extrêmement étoffé, avec une grande profondeur de banc, dans lequel tous les postes sont doublés et, par-dessus tout, animé d’une concurrence interne impitoyable instaurée par le génialissime et légendaire technicien serbe : Ivan Jovanovic.

Un banc rempli de titulaires

Lors de la rencontre qui a opposé le Panathinaïkos au Maccabi Haïfa en Israël le 5 octobre dernier (score nul et vierge 0 à 0), 4 « titulaires » étaient sur le banc et pas des moindres : Bernard, Palacios, Djuricic et Ioannidis. L’entraîneur aime faire tourner, laisser respirer, exiger le dépassement de soi, libérer les ambitions, extraire le meilleur de chacun de ses joueurs pour satisfaire à son schéma exigeant, ses tactiques déroutantes. En fonction de l’adversaire, il peut passer d’un 4-3-3 assez offensif à un 4-2-3-1 plus prudent ou encore à un singulier 4-3-2-1 qui rappellera les consignes mises en place par Ancelotti à l’époque du grand Milan. Armé de sa grande expérience, Ivan Jovanovic propose, depuis deux ans à la tête de l’équipe, des compos attractives qui ont remis le Panathinaïkos sur la carte de l’Europe.

L’entraîneur serbe du Pana, véritable légende en Grèce en tant que joueur, d’abord lorsqu’il a fidèlement porté, durant 10 ans, les couleurs de l’Iraklis, en Thessalonique. Puis, en qualité d’entraîneur au modeste Niki Volou où il se fait la main. Mais là où il se fit réellement connaitre du grand public, c’est en emmenant l’APOEL Nicosie en Ligue des Champions en 2009 mais, surtout, souvenez-vous, en terrassant l’Olympique Lyonnais en 2011 lors des 8ᵉ de finale de cette même compétition. Tout bonnement impressionnant ! Le tacticien serbe est un entraîneur calme et pointilleux, tranquille et minutieux, aussi exigeant avec lui-même qu’avec ses joueurs et, sous sa direction, le Panathinaïkos est une équipe patiente et disciplinée qui répète ses gammes, revient sur le métier ; une équipe tenace qui tente inlassablement, ne s’avoue jamais vaincue, qui harcèle, au besoin : elle colle aux doigts comme un morceau de scotch jusqu’à la reddition de son adversaire. Puis, elle déroule. Ses récentes victoires en Super League peuvent en témoigner : 5 – 0 contre Atromitos, 4 – 1 à Asteras, 5 – 0 à Panetolikos ou 3 – 0 contre Volos. Néanmoins, lorsque l’adversité est d’un autre calibre comme l’AEK (défaite 1 – 2) ou le PAOK (nul 2 – 2), la machine peut se gripper et manquer d’huile dans les roulements à billes. Au Stade Rennais de pérenniser cette statistique dans quelques jours sur le terrain des Athéniens.

Un écrin et des éclats émeraude

Le terrain, parlons-en, justement. Le fameux, le célèbre, l’historique Apostolos Nikolaïdis Stadium. Le théâtre de nombreuses joutes européennes, de derbies étouffants, de soirées embrasées, la tanière oppressante et explosive des supporters du Pana. Nul doute que ce douzième homme saura se faire entendre et ce ne seront pas moins de 16 000 voix tonitruantes, 16 000 vociférations qui influeront assurément sur la prestation des Prásini (les Verts), des Trifýlli (les Trèfles) sur le rectangle vert. Vert comme le Pana, vert comme les gradins, vert comme l’espoir d’accrocher un autre adversaire à son tableau de chasse.


Les Rouge et Noir devront essayer de faire abstraction de toute cette pression populaire, cette ferveur hellénique pour rapporter un résultat positif de la capitale grecque, mais ce sera un combat dans une ambiance hostile, bruyante et incandescente. Ce sera épique. Ce sera le 26 octobre, à 21 h.

David BAUDET

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